Tout savoir sur l'Aromathérapie
L’aromathérapie (du latin Aroma, aromate et du grec Therapeia, soin) est la méthode de soins qui fait appel aux huiles essentielles et aux eaux florales obtenues par distillation de plantes. Cette discipline fait partie des thérapies dites « holistiques » car elles peuvent influencer la personne sur les plans physique et psychique , prenant ainsi en charge la totalité de l’individu.
Les fondements de l'Aromathérapie : Histoire et principes de base
Leur usage date des premiers moments de la présence de l’Homme sur Terre. Les témoignages historiques nous ont appris que le recours aux plantes aromatiques remonte à plus de 5000 ans.
Les scientifiques ont notamment découvert, en Mésopotamie , une tablette écrite il y a environ 4000 ans, ainsi que des gravures datant de l’Egypte ancienne, où on faisait usage par exemple de genièvre et de cannelle sous des formes variées, pour les bains aromatiques, les macérations, la diffusion atmosphérique et les embaumements. La tradition indienne ayurvédique avait recours aux plantes aromatiques tels que la cardamome, le gingembre ou le basilic pour la préparation d’eaux aromatiques et de parfums qu’ils utilisaient pour les bains ou les massages, pour assainir le corps et l’esprit ou encore en fumigation pour purifier l’habitat. Les hébreux quant à eux, utilisaient la myrrhe, l’origan et l’hysope comme cité dans la Bible. Les aborigènes d’Australie étaient de grands consommateurs de Tea tree, l’arbre à thé, qui fournit une huile essentielle très curative. En Chine leur utilisation s’est développée très tôt avec entre autres, l’usage de l’encens. Autour du bassin méditerranéen, la profusion d’herbes aromatiques (thym, sarriette, basilic, genévrier, serpolet, lavande, sauge…) a conduit les populations à les employer dans leur vie quotidienne, aussi bien dans leur cuisine , pour les soins du corps et de l’âme que pour lutter contre les épidémies.
Hippocrate (IVème siècle av. J.-C), décrit dans son œuvre, leurs usages et leurs propriétés. Théophraste (371-288 av. J.-C), fondateur de la Botanique, les évoque abondamment dans ses écrits. Dioscoride (1er Siècle apr. J.-C.), médecin, pharmacologue et botaniste grec, a produit des ouvrages qui inspireront les traitements et les soins en Europe pendant plus d’un millénaire !
On a coutume de dire que c’est en Perse (lieu de prédilection de la culture de la rose d’Ispahan) que l’on a découvert les tous premiers alambics , mais c’est au Pakistan que l’on en retrouve les traces les plus anciennes. Ces dispositifs servaient à la distillation des plantes pour obtenir les huiles essentielles et les hydrolats (eaux florales). Ces méthodes de fabrication ont été perfectionnées par les arabes qui semblent être les fondateurs de l’Aromathérapie telle que nous la connaissons aujourd’hui. Ces techniques d’extraction seraient parvenues en Occident par le biais des Croisades.
Les « Apothicaires-espiciers » (de « species », épices) ont pérennisé leur usage en élaborant des formules diluées dans de l’alcool. Ils nous ont laissé, par exemple, l’Eau des Carmes, faite à base de mélisse, d’angélique et de citron, remède polyvalent qui a traversé les siècles, calmant des systèmes digestif et nerveux. Elle est toujours disponible en pharmacie, ainsi que l’alcoolat de Fiorenti (Italien de Bologne, XVIème siècle) nommé « Vinaigre des quatre voleurs. A l’époque utilisé pendant les épidémies de peste, cet alcoolat est une préparation antiseptique, à base d’absinthe, d’ail, de romarin, de lavande, de menthe, de sauge… macérés dans du vinaigre et utilisée contre les affections de la peau.
Même si beaucoup d’autres grands noms ont contribué à la validation scientifique de l’utilisation et de l’implantation des huiles essentielles, c’est Maurice Gattefossé, ingénieur et chercheur, qui invente en 1930, le mot « Aromathérapie ». Le Professeur Cornillot a créé le premier cursus pour un diplôme universitaire des Médecines Naturelles. D’autres Professeurs d’Université tels que les Pr Anton et Duquesnois, des docteurs tels que les Dr Bélaiche et Lapraz, des chimistes, Messieurs Franchomme et Garnero, ont tous participé à donner leurs lettres de noblesse à la Phytothérapie et à l’Aromathérapie.
Qu'est ce qu'une huile essentielle ?
Il s’agit d’une substance odorante et volatile contenue dans certains végétaux, localisée aussi bien dans les fleurs, les feuilles, les fruits, les graines, que dans les tiges, les écorces et les racines des plantes.
On extrait par hydrodistillation ou entraînement à la vapeur d’eau, les molécules actives des plantes. Ce procédé permet d’obtenir séparément l’huile essentielle et l’hydrolat, moins actif, mais qui convient très bien aux enfants, aux femmes enceintes et aux animaux). On les appelle « huile » parce qu’elles surnagent au dessus le l’eau florale (hydrolat) qui est la vapeur condensée. Cette opération de distillation permet de faire apparaître une concentration accrue de nouvelles molécules chimiques par rapport à celle du végétal de départ. Selon la plante utilisée, il faut jusqu’à 100 kilogrammes de plantes pour obtenir 3 grammes d’huile essentielle !
Obtenir une huile essentielle de qualité, nécessite plusieurs contrôles rigoureux tels que l’espèce botanique, l’organe reproducteur (feuille, fleurs, fruits, écorce, zeste…), le profil chromatographique qui permet de connaître précisément sa composition et sa spécificité biochimique (chémotype) ainsi que ses caractéristiques physicochimiques (couleur, odeur saveur, solubilité, densité …). L’origine géographique du végétal est très déterminante : une plante de la même espèce botanique peut présenter une composition et une activité différentes, selon ses lieux de culture et de récolte.
La puissance thérapeutique des huiles essentielles
Les huiles essentielles ont une puissance thérapeutique importante et sont utilisées pour traiter une variétés de troubles de santé ce qui les rend très utiles au quotidien . Elles sont utilisés en applications cutanées en (frictions, massages, bains, shampoing), en inhalation, en ingestion, en olfaction et en diffusion. L’ingestion est parfois controversée et ne doit être pratiquée qu’avec prudence et sous supervision professionnelle.
L’aromathérapie est le plus souvent utilisée pour parer à l’anxiété, à la dépression, au stress et à l’insomnie, pour réduire les douleurs musculaires et articulaires, pour apaiser les maux de tête, lutter contre les problèmes de peau, améliorer la digestion, dégager les voies respiratoires, et stimuler le système immunitaire. Certaines huiles essentielles sont connues pour leurs propriétés antiseptiques, antibactériennes et antifongiques , et sont efficaces pour lutter contre les infections. Elles sont aussi très utiles pour assainir l’air ambiant et purifier l’environnement.
L’action des huiles essentielles va cependant au-delà de ce résumé d’utilisations et assurent bien d’autres fonctions : elles sont insecticides et insectifuges, antiparasitaires, tonifiantes, calmantes, cicatrisantes et actives sur toutes les sphères de l’organisme et leurs différents maux !
Bien choisir ses huiles essentielles
La vigilance s’impose lorsqu’on achète une huile essentielle car on trouve parfois sur le marché des produits qui ne répondent pas aux critères de qualité. Si l’on souhaite qu’une huile essentielle soit efficace et réponde à nos attentes, pour être sûr de faire le bon choix, achetons-les en magasin bio, chez un herboriste ou en pharmacie avec la mention bio.
Exigeons des huiles de qualité labellisée comportant les informations suivantes : nom courant et nom botanique de la plante en latin, parties utilisées, lieu de culture et mode d’extraction, numéro du lot, date limite d’utilisation ainsi que le principe actif principal (nommé « chémotype » tels que linalol, eugénol ou limonène …), comportant aussi la mention HECT ou HEBBD qui garantit l’identification biochimique et la qualité du produit.
Pour la conservation de nos huiles essentielles, gardons-les dans leur flacon d’origine en verre teinté, dans un lieu sec à l’abri de la chaleur et de la lumière. Veillons aussi à bien refermer le bouchon aussitôt après usage. De cette façon, nous pourrons les conserver pendant plusieurs mois, voire plusieurs années. Seules les essences d’agrumes sont plus fragiles et se conservent moins longtemps.
Comment utiliser les huiles essentielles ?
Notre organisme va pouvoir profiter de leurs bienfaits à travers 3 voies : la voie cutanée, la voie olfactive et la voie orale. Sauf s’il est précisé qu’on peut les utiliser pures (ce qui est assez rare) il est indispensable d’associer les huiles essentielles à un support afin de les rendre moins agressives pour la peau et les muqueuses.
Pour une utilisation par voie cutanée, on les dilue dans une huile végétale comme l’huile d’olive, l’huile d’amande douce, d’onagre, d’argan … on fait en général des mélanges avec 5 % d’huile essentielle et 95 % d’huile végétale. On les utilise en massage, en compresse ou en cataplasme. On peut aussi en profiter dans le bain ou dans la douche en les mélangeant par exemple à du savon liquide (20 gouttes d’huile essentielle dans 100 ml de gel) car les huiles essentielles ne sont pas solubles dans l’eau.
Le mode d’utilisation par voie respiratoire comporte de nombreux bienfaits. L’huile essentielle est utilisé en inhalation ou en diffusion ou en la respirant directement au flacon, . En diffusion, les molécules volatiles des huiles essentielles pénètrent directement à l’intérieur du corps par les narines, se dirigent vers les poumons et permettent aux huiles essentielles de passer dans le sang. On en ressent ainsi facilement les bienfaits. La diffusion permet également d’assainir l’air ambiant tout en faisant passer des actifs thérapeutiques, mais ne doit pas dépasser 15 minutes que l’on peut répéter 2 à 3 fois par jour. Il est toutefois déconseillé de les diffuser en présence d’enfants en bas âge ou de personnes asthmatiques.
L’inhalation permet d’humidifier et de désinfecter les muqueuses et favorise l’expectoration en cas d’infection ORL. Pour faire une inhalation, il suffit d’ajouter 5 gouttes d’huile essentielle à de l’eau très chaude versée dans un récipient ou dans un inhalateur et de pencher la tête au dessus de la vapeur. Couvrez-vous la tête d’une serviette et respirez. On peut répéter cette opération jusqu’à 4 fois par jour selon nos besoins.
Respirer l’huile essentielle directement au flacon est aussi une méthode d’utilisation très efficace. Inspirer alors profondément 5 fois, une narine après l’autre, au dessus du flacon. Il est alors nécessaire de rester en apnée pendant quelques secondes puis d’expirer et ainsi de suite.
Pour une utilisation par voie orale, on verse quelque gouttes d’huile essentielle sur un morceau de pain, dans une cuillère d’huile ou de miel ou encore sur un comprimé neutre disponible en pharmacie. Cette utilisation reste controversée . On ne peut non plus s’improviser thérapeute, et toute automédication doit être encadrée car certaines huiles essentielles sont de nature toxique et d’autres peuvent le devenir si elles sont mal dosées. Le chapitre suivant vous en dira plus long sur leurs toxicités potentielles. A lire absolument et à prendre en compte impérativement !
L'Aromathérapie n'est pas une médecine douce
Chaque huile essentielle présente une grande richesse en principes actifs phytochimiques, ce qui leur confère une grande puissance d’action. Bien que naturelles, les huiles essentielles sont extrêmement concentrées et donc très actives Il existe de ce fait, plusieurs précautions d’emploi à connaître car certaines peuvent se montrer toxiques, d’autres peuvent provoquer des interactions médicamenteuses ou encore des allergies. Elles sont donc à manier avec beaucoup de précautions !
Par exemple, les huiles essentielles comme le thym (à thymol et à carvacrol), la sarriette, l’origan, le clou de girofle ou encore la cannelle de Chine ou de Ceylan (…) sont dermocaustiques, peuvent donc agresser la peau ou les muqueuses et provoquer des brûlures pouvant parfois aller jusqu’à l’ulcération des tissus !
D’autres sont photosensibilisantes et provoquent des réactions cutanées lors de l’exposition au soleil allant de la rougeur irritante à l’apparition de cloques ou marques indélébiles sur la peau. Parmi elles, on peut citer les huiles essentielles qui contiennent des dérivés de citrus comme les huiles essentielles de citron, d’orange, de mandarine (…).
Certaines d’entre elles peuvent également se montrer neurotoxiques comme l’eucalyptus (sauf l’eucalyptus citronné), qui contiennent de l’eucalyptol (ou 1,8 cinéole) totalement déconseillé chez les enfants de moins de 6 ans, chez la femme enceinte ou allaitante et nocif chez l’adulte s’il est utilisé de manière prolongée.
Toutes les huiles essentielles de la famille cétones (sauge officinale, tanaisie, hysope…) sont strictement réservées à la prescription médicale avec ordonnance car quelques gouttes de ces huiles pourraient engendrer des conséquences très graves.
D’autres huiles s’avèrent hépatotoxiques (thym, basilic tropical, clou de girofle…) et certaines contiennent des salicylates (dérivés de l’aspirine) qui ne conviennent pas aux personnes suivant un traitement anticoagulant ni à celles qui sont allergiques à l’aspirine.
De manière générale, l’utilisation des huiles essentielles est déconseillée aux personnes épileptiques, à celles ayant souffert d’un cancer hormonodépendant et à toute personne présentant un grave problème de santé, ainsi qu’aux nourrissons de moins de 3 mois . Les personnes asthmatiques ou qui présentent des problèmes respiratoires doivent se montrer particulièrement vigilantes quant à l’utilisation des huiles essentielles soumises à prescription médicale. D’un point de vue général, l’utilisation d’huiles essentielles pures est interdite aux femmes enceintes et allaitantes et aux enfants de moins de 36 mois, voire 7 ans dans certains cas. Il s’agit là d’un principe de précaution car un professionnel bien formé aux huiles essentielles peut au contraire en conseiller à tous, y compris aux enfants et obtenir d’excellents résultats sans effet secondaire. En cas de doute, référez-vous aux préconisations de votre thérapeute
Il est important de toujours faire preuve de prudence lors de l’utilisation d’huiles essentielles et de consulter un professionnel de la santé qualifié avant de les utiliser pour traiter une maladie ou une affection médicale.
Les tendances actuelles de l'aromathérapie et l'utilisation des huiles essentielles comme technique de soins alternatifs
Les herboristes et les professionnels formés en Aromathérapie peuvent recommander des d’huiles essentielles pour aider à traiter des problèmes spécifiques. L’utilisation d’une préparation à base de plusieurs huiles essentielles en mélange décuple leurs effets thérapeutiques.
Par exemple, une synergie d’huiles essentielles de lavande, de camomille et de marjolaine peut aider à soulager le stress et l’anxiété, tandis qu’un mélange d’huiles essentielles de menthe poivrée, de romarin et de gingembre peut aider à stimuler la digestion.
Voici quelques exemples d’huiles essentielles couramment utilisées en Aromathérapie, avec leurs propriétés et les indications pour lesquelles elles peuvent être utilisées :
Lavande : La lavande est utilisée pour ses propriétés apaisantes et relaxantes. Elle peut aider à soulager l’anxiété, le stress et les troubles du sommeil.
Tea tree : Le tea tree est utilisé pour ses propriétés antiseptiques et antifongiques. Il peut être utile pour traiter les infections fongiques de la peau (mycoses) et d’autres problèmes de peau tels que l’acné.
Menthe poivrée : La menthe poivrée est utilisée pour ses propriétés analgésiques et anti-inflammatoires. Elle peut être utile pour soulager les maux de tête, les douleurs musculaires et les douleurs articulaires.
Eucalyptus : L’eucalyptus est utilisé pour ses propriétés expectorantes et décongestionnantes. Il peut être utile pour soulager la congestion nasale et les symptômes du rhume et de la grippe.
Citron : Le citron est utilisé pour ses propriétés purifiantes et stimulantes. Il peut être utile pour améliorer la digestion et stimuler le système immunitaire.
Il est important de noter que ces exemples ne sont que des suggestions générales, et que chaque huile essentielle peut avoir des indications et des précautions spécifiques. L’Aromathérapie est considérée comme complémentaire à la Phytothérapie. Ces pratiques redeviennent de plus en plus populaires dans le monde entier et offrent une alternative naturelle et efficace aux médicaments conventionnels.
Rappel : la législation française attribue au seul docteur en médecine le droit de diagnostic et de traitement des maladies. Les éléments contenus dans cet article et sur ce site s’inscrivent dans le respect des protocoles thérapeutiques médicaux et n’ont pas vocation à les remplacer. L’auteur et l’éditeur ne sauraient être tenus pour responsables des conséquences éventuelles liés à une automédication inappropriée ou à une mauvaise interprétation des écrits.